Costals

assoiffés d'énergie féminine

À 27 ans, j’ai réalisé que toute ma vie j’avais inconsciemment nourri la croyance qu’aucune femme ne voudrait de moi.

L’énergie féminine peut être une drogue puissante et donc créer de la dépendance si on en a manqué dans notre enfance.

La dépendance affective est la mère de toutes les addictions.

C’est quand j’ai commencé à faire de l’introspection par écrit1 que j’ai réalisé à quel point j’étais obsédé par les filles.

Je pensais constamment à elles. J’avais un désir ardent d’être en leur présence et qu’on soit intime. Et j’étais incapable d’assouvir ce besoin.

J’avais rarement été intime avec des filles. Je pensais que mon manque d’expérience était la cause de ma fixation.

Des années plus tard, j’apprends que je souffrais de dépendance affective.

Les autres symptômes que j’ai expérimentés sont : compter mes partenaires, tomber facilement « amoureux » et les mettre sur un piédestal, délaisser mes amis pour passer un max de temps avec la fille qui m’obnubilait – alors que ça n’était pas ma copine !

Cette dépendance était, paradoxalement, accompagnée de comportements d’isolement et d’évitement de l’intimité : c’est de l’auto-sabotage.

Par exemple, quand j’étais adolescent, j’ai fui mes deux premières relations après deux semaines. Dans le premier cas, j’ai donné comme stupide prétexte : « je trouve ton amie Marie plus belle. » Dans le deuxième cas, j’ai été frustré par sa timidité, qui était en fait un reflet de ma timidité et mes propres blocages2.


La dépendance affective se développe suite à une carence affective dans l’enfance.

La carence affective chez l'enfant provient avant tout d'une relation non-satisfaisante avec le père : un père incapable d'amour et de présence totale, lui-même n'ayant pas reçu ce soutien fondamental de la part d'une figure paternelle.

Mon père m'a récemment avoué s'être marié parce qu'il se croyait incapable de s'occuper de lui-même. Orphelin à 9 ans d'un père traumatisé par la guerre, il avait été élevé uniquement par des femmes.

La mère souffre elle aussi de l’incapacité de son époux. L'absence émotionnelle du père empêche la mère d'incarner pleinement sa féminité. L'enfant grandit alors doublement orphelin : d'un père présent et d'une mère féminine.

Cette situation crée une sorte de détresse chronique subtile chez mère et enfant. L'inquiétude ronge la santé de la mère, alors qu’elle doit assumer un rôle de père pour lequel elle n'est pas équipée. C’est ce développement obligatoire de l’énergie masculine en elle qui va amoindrir son énergie féminine.

Et c’est ce manque de féminité de notre mère qui nous amène à être assoiffés d’énergie féminine en grandissant.

La relation fusionnelle avec notre mère dans les premières années de vie est le socle de notre équilibre émotionnel. Son absence crée un vide que nous passons notre vie à tenter de combler.

Peut-être que notre obsession pour les seins révèle justement notre carence : non pas de sexe, mais de la nourriture émotionnelle de l'allaitement qui symbolise ce lien fusionnel primordial.

Ainsi naît l’obsession pour les femmes et, éventuellement, pour le sexe.



  1. en écrivant tout ce qui me passe par la tête, sur 3 pages, tous les matins.

  2. Les femmes sont des miroirs : elles adoptent inconsciemment l’énergie de l’homme en face d’elles. Si tu es curieux et lui pose des questions : elle sera curieuse et te posera des questions; si tu es enjoué, elle sera enjouée. Ne compte pas sur elle pour initier quoi que ce soit. Comme dans le tango, c’est l’homme qui mène la danse et crée l’espace d’expression pour la femme.