l'instinct sexuel corrompu
Cet article est un extrait de mon livre Force calme : au-delà du désir (titre à confirmer). En cours d'écriture. Publication en 2025.
Après l’instinct de survie, l’instinct sexuel est le deuxième instinct naturel le plus puissant.
Ces instincts sont des programmations biologiques qui assurent la reproduction et la pérennité de notre espèce.
Il n’y a pas problème avec l’instinct sexuel en soi. Le problème est dans les comportements obsessionnels et compulsifs dérivés de l’instinct sexuel quand celui-ci est corrompu.
Ces comportements obsessionnels et compulsifs sont un frein à notre évolution spirituelle. Ils nous font tomber dans la luxure, pêché capital1 selon la religion chrétienne2.
L’excès de désir sexuel peut affaiblir, entre autres, la qualité des relations intimes et l’harmonie avec l’autre. Et ce phénomène de corruption de l’instinct s’observe également entre personnes du même sexe : par exemple, chez les hommes – et même quelques garçons à l’école – qui normalisent la consommation de pornographie en partageant du contenu sexuel à ses camarades.
Découvrir la sexualité, c’est faire l’expérience d’une forte libération de dopamine, ce neurotransmetteur vital pour notre survie. Cette dopamine devient facilement une “drogue” de choix, parce qu’elle est accessible gratuitement et à volonté dans notre cerveau.
Tout comme l’instinct sexuel, la dopamine elle-même n’est pas problématique.
Ce qui pose problème, c’est l’intensité, la fréquence et la qualité de cette stimulation. L’intensité et la qualité de la dopamine dépendent directement de l’activité qui la déclenche, de l’effort consenti pour atteindre cette gratification.
Une gratification immédiate et facile – comme celle qu’on peut obtenir par la pornographie ou le sucre – donne un plaisir instantané mais creux : il ne rassasie pas. On demeure affamé, et le cerveau en redemande. Tandis qu’une gratification qui nécessite un effort, comme celle d’une relation intime et respectueuse ou d’une activité créative, produit une dopamine qui est plus profonde et enrichissante, car elle résulte d’une expérience véritablement vécue et significative. C’est donc l’effort consenti qui détermine la “valeur” de cette dopamine.
Mais on peut aussi profiter d’une dopamine qualitative et nourrissante sans faire de grands efforts. Par exemple, via des activités douces comme passer du temps dans la nature, être en bonne compagnie, ou écouter de la musique relativement calme et à un volume modéré. Cela dit, une personne chroniquement surexcitée par trop de dopamine « creuse » trouvera ces activités ennuyeuses. Elle nécessiterait une période de sevrage pour être capable d’apprécier des activités calmes.
L’activité sexuelle quant à elle, de par son importance pour la reproduction de l’espèce, est particulièrement puissante en matière de libération de dopamine. C’est pourquoi on peut facilement développer une accoutumance pour les plaisirs sensuels.
Le désir devrait se développer de façon naturelle, innocente et non-envahissante, en jouant au docteur quand on est gamin, puis par l’attraction avec des personnes que l’on rencontre sur notre chemin de vie3. Sans occuper notre esprit H24, sans mettre au péril notre stabilité, sans provoquer de drames.
Mais dans notre société déséquilibrée, on est dès un jeune âge exposé à notre insu à des activateurs artificiels de l’instinct sexuel.
Notre sexualité est donc très tôt détournée et quotidiennement convertie en luxure, en débauche.
La stimulation de l’instinct sexuel est partout : sur la première page des plateformes de streaming, sur les panneaux publicitaires, dans les paroles de chansons populaires et dans leurs clips vidéo.
Quand j’étais ado, je voyais des femmes, seins nus, sur la deuxième page d’un quotidien italien. Un journal érotique ? Non ! De sport ! Tous les jours, une nouvelle femme. De quoi augmenter les ventes du journal … et mon obsession pour le foot et les femmes.
De nos jours, avec la pornographie si facilement accessible et la tendance à multiplier les partenaires – réels ou fantasmés – nous trompons notre cerveau qui ne fait pas la différence entre virtuel et réel.
Nous trompons la nature même : à chaque éjaculation, le cerveau croit que notre mission biologique la plus importante est accomplie.
Résultats :
- On est moins motivé à faire quoi que ce soit qui demanderait davantage d’effort qu’obtenir un orgasme.
- Certains addicts au porno vont escalader et rechercher une stimulation toujours plus intense, puis éventuellement passer à l’acte dans la réalité.
Il nous revient de retrouver un équilibre intérieur qui re-calibrera automatiquement notre instinct sexuel.
Mais cet instinct est si puissant qu’il ne suffit pas de le rééquilibrer : il faut aller jusqu’à le transcender.
C’est d’aller au-delà de l’instinct sexuel qui nous permettra d’incarner enfin notre énergie masculine (ou féminine) et de danser avec la polarité opposée.
Autrement dit : un garçon deviendra masculin et sera capable d’apprécier pleinement la puissance de l’énergie féminine, en lui et chez les femmes; filles et femmes seront dans la pleine expression de leur féminité4, sans la peur d’être immorale ou de se faire agresser.
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À l'origine, la luxure désigne l'expression d'un désir désordonné, d'une jouissance déréglée. Il s'agit de la recherche sans retenue des plaisirs de l'amour physique, des plaisirs sensuels. Source : https://7-peches-capitaux.fr/↩
Je ne suis ni religieux, ni moraliste. Je suis arrivé au mot luxure en traduisant le mot lust qui est lui utilisé plus couramment en anglais sans avoir de connotation morale ou religieuse. Lust est défini comme un fort désir sexuel. Il est intéressant de noter aussi que ces péchés sont appelés “capitaux” non pas parce qu’ils sont les plus graves, mais parce qu’ils sont à l’origine d’autres péchés. Ils servent de guide moral pour aider les fidèles à identifier et à éviter les comportements qui éloignent de Dieu et de la vertu.↩
Et pourquoi pas, pour les plus timides et les plus pressés, en commençant par de sympathiques et patientes prostituées.↩
La pleine expression de la féminité chez une femme ne signifie pas qu’elle est sexuellement provocante ou qu’elle souhaite être approchée. C’est juste être elle-même. Et dans tous les cas le masculin sera attiré par le féminin, sans nécessiter une rencontre explicite entre l’homme et la femme.↩