Costals

changer de place

Le démon du bien, Henry de Montherlant (extrait) :

Elle rentre enfin dans cette grande loi, dont les hommes ne tiennent pas assez compte, à savoir que d’inestimables biens peuvent naître du seul fait qu’on a changé de place,— que ce qui n’était pas possible devient possible simplement parce qu’on a changé de place.

A un individu fatigué les médecins conseillent de « changer d’air », même (ils le reconnaissent si on les pousse un peu) même si l’air du lieu conseillé n’est pas de qualité meilleure que celui où se trouve le malade. Un timide a beau s’empoigner : il n’arrive pas à aborder dans la rue une inconnue qu’il convoite. Il s’écarte, fait un crochet, la laisser marcher un peu, et, l’emplacement de leur rencontre ayant été changé, il l’aborde avec aisance. Un taureau se refuse à répondre au « cite » du matador. Les capes l’entraînent quelque dix mètres plus loin, et, là, le matador lui fait faire ce qu’il veut. Même observation pour un cheval qui refuse un obstacle, un fauve qui refuse d’obéir au dompteur, etc.

Ne plus jamais travailler à la maison.
Travailler dans des lieux méconnus ou peu connus.

Y rester deux heures maximum, et changer de place :
emprunter des chemins jamais parcourus et se poser dans un café, un parc, une bibliothèque qui m’attire.

Ça peut aussi s’appliquer dans le même lieu :
toutes les 25 minutes, changer de table, de vue, de perspective.

C’est non seulement le changement de lieu, mais aussi le mouvement du corps-esprit nécessaire pour changer de lieu qui peut faire naître d’inestimables biens.

Le mouvement, toujours le mouvement, plus de mouvement.

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