#1day1song2022 | Day 5 | Les passantes

Ma compagne Eva me rendant visite, je lui propose de faire le morceau du jour à deux.
C’est l’occasion de passer plus de temps ensemble, et d’enfin aller au bout d’une collaboration.

Pour réduire la charge de travail afin qu’on puisse aussi profiter de se détendre, je suggère de faire un cover. Ainsi pas de paroles à écrire. Qui plus est, ça fait longtemps que j’ai envie de faire des reprises (et les publier).

Je viens de sous-entendre que faire de la musique ne serait pas une activité de détente. Ça peut l’être, et j’essaie d’adapter mon processus pour que ça le soit davantage. Mais dans le cas d’un projet comme celui de créer et publier un morceau par jour, faire de la musique devient une obligation, un engagement envers soi et les autres. Au moment de faire notre deuxième session, on n’avait pas envie de ça. Il était tard, on était fatigués et on aurait préféré ne pas avoir d’engagement à honorer dans ces conditions. Mais il était tard aussi parce qu’on s’était bien détendus entre les deux sessions (notamment en allant prendre l’air et faire une partie de ping-pong).

Les passantes est un texte d’Antoine Pol que Georges Brassens a découvert à 19 ans dans un recueil de poèmes déniché au marché aux puces.
Ça n’est pas pour rien que ce soit ce morceau précisément qui fasse l’objet de ma première reprise, le texte étant si touchant, décrivant si bien le ressenti de bien des hommes.

Recyclage de matière musicale

La veille j’ai l’idée de reprendre chaque jour un élément du morceau précédent pour commencer la musique du jour.
Sur ce coup j’ai samplé une des progressions d’accord de la chanson Le corps d’abord.
Je l’ai reverse et ajustée sur le tempo.
Cet élément portera tout le morceau, jouant du début à la fin.

Cette approche de recyclage et auto-sampling est une façon d’être créatif et établir des connexions entre chacun de mes morceaux. Chaque projet inspire le suivant.

La collaboration

Si je devais toujours travailler seul, je ne suis pas sûr que je continuerais à faire de la musique. Ou alors, je ferai de la musique beaucoup plus simplement. Quoiqu’il en soit, j’adore collaborer (et je ne fais que commencer).
J’aime la collaboration pour la joie de l’expérience humaine, de la co-création (c’est presque comme procréer), de faire connaissance avec l’autre et soi-même, de s’amuser… et aussi pour l’économie d’énergie et de temps (en principe), parce qu’on a moins de décisions à prendre soi-même.

Pour moi une collaboration réussie est une expérience qui me donne envie de passer encore du temps avec cette personne – sans forcément créer – et un résultat (le morceau final) plus intéressant qu’on aura abouti en moins de temps et moins d’effort, comparé au travail en solo.

En principe avant même de collaborer je sais qu’on vivrait une collaboration réussie parce que les personnes avec lesquelles je collabore sont d’abord des personnes avec qui j’ai envie de passer du temps – avant tout parce qu’elles me sont agréables.

Je suis ravi d’avoir impliqué quelqu’un d’autre dans ce projet 1day1song, et on se réjouit de répéter l’expérience.

Quand on collabore il faut savoir utiliser les forces de chacun-e. Cette fois j’ai profité de quelqu’un qui touche la guitare bien mieux que moi, et qui sait chanter, contrairement à moi.

Le processus

Le processus a été fluide.
J’étais aux commandes sur Ableton, et à l’écoute de toutes idées suggérées par Eva, qu’il me semble avoir à tous les coups validé (ou presque, mais seulement si elle validait à son tour).

Après la boucle de départ recyclée du morceau de la veille, Eva choisit une drum loop qu’on modifiera un peu.

On a ensuite enregistré assez rapidement et spontanément deux parties de guitare.

Vient ensuite le synth lead, enregistré encore plus spontanément, capturant le premier essai.

Enfin une partie de Balafon (que l’ami Manu après la session me suggérera de faire jouer par un autre son) et des top drums pour finir la partie composition.

Tout ça en une heure.
Après la pause on a fait l’arrangement, enregistré les voix et édité les placements, et le mix grossièrement.

Pensée deux jours après

Il y a beaucoup moins d’instruments que dans les morceaux que je prépare pour mon album. J’ai enfin fait un morceau où on exprime plus avec moins de notes et d’instruments.

Manu m’a aussi fait des suggestions à propos de l’utilisation de la reverb sur les voix. J’ai clairement à apprendre comment bien utiliser la reverb.

Je me ferai un plaisir de reprendre ce morceau, probablement ré-enregistrer les voix et peut-être m’amuser à trouver de meilleures placements vocaux et d’autres flows.
Je vais aussi re-travailler l’instrumental pour ajouter du contraste entre les sections, plus de dynamique – ce qui se fera en partie dans le mix.

Sans doute manque-t-il une présence dans les basses fréquences, qui ajouterait une charge émotive.

Après la session, Eva a suggéré du kalimba pour la partie finale du morceau.

Georges Brassens

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